Enseignements

Le cursus de la filière « Lettres et Sciences Sociales » s’organise autour de 6 disciplines principales. L’élève peut ensuite faire le choix de suivre une septième discipline en langues, selon ses préférences et ses objectifs de concours. Nous présentons ici les programmes de chaque discipline, accompagnées de quelques explications.

Sciences Économiques et Sociales

Programme

Le programme en SES est très large, il explore toutes les grandes notions de l’économie (marché, entreprise, consummation, valeur, production, épargne, investissement, grands courants économiques, marché du travail, rationalité, politiques publiques…) et de la sociologie (stratification sociale, socialisation, école, deviance, grands courants sociologiques, organisations, mouvements sociaux, Etat, consummation, culture, genre, identité, société, individus…). La réussite au concours B/L en sciences sociales nécessite donc la maîtrise d’un programme très vaste par la diversité des théories, des grandes évolutions empiriques, et des aspects méthodologiques qu’il faut mobiliser

L’esprit de la formation

Ce programme exige des élèves une grande capacité d’absorption des connaissances enseignées. Ce contenu doit être mis au service de capacités analytiques des sujets proposés : capacités de problématisation (sur des sujets croisant économie et sociologie, tout comme sur des sujets plus précis) et de réponse par une démonstration cohérente et organisée, avec sélection des arguments les plus pertinents, maitrise des théories et des concepts, finesse des raisonnements. La capacité de construire des ponts analytiques entre toutes les disciplines enseignées en SES (sociologie, économie, science politique, anthropologie) est notamment un point essentiel de ce programme.

Travail

Un constat s’impose : il est impossible de réussir les concours en travaillant de façon désordonnée du jour au lendemain, et en poursuivant simplement des objectifs ponctuels. Il faut planifier son travail sur la durée, et s’organiser de manière à cumuler progressivement les connaissances à maîtriser après deux ans d’études. Un investissement personnel élevé est indispensable, chaque étudiant doit se sentir responsable de l’acquisition de ses savoirs : constitution d’un lexique précis, maitrise fine des contenus enseignés en classe, lecture de manuels et ouvrages complémentaires pour approfondir les connaissances, suivi de l’actualité, constitution d’un pool d’exemples et de chiffres pour alimenter les démonstrations. Pour ce faire, des DS type concours sont organisés régulièrement dans l’année (6 en première année, 5 en seconde année), accompagnés d’une dizaine d’interrogations orales (environ une colle toutes les 2 ou 3 semaines).

Épreuves

À l’écrit, une dissertation de SES (en croisant économie et sociologie) de 6h avec dossier documentaire, et une dissertation de 5h portant sur une seule discipline sans dossier documentaire.

À l’oral, les 3 ENS réservent des épreuves différentes : un dossier de SES à l’ENS Ulm, un sujet avec question sèche en sociologie ou économie à l’ENS Ulm en option (cette épreuve n’est qu’une seule des épreuves possibles en option) ; une question sèche en sociologie ou en économie à l’ENS Cachan, et une épreuve sur dossier (en sciences humaines) à Cachan également ; et enfin deux sujets avec dossier (une en économie et une en sociologie) à l’ENS Lyon.

 

Histoire

Mathématiques

Lettres

Philosophie

Le programme

A la différence de ce qui a lieu en d’autres sections et en d’autres matières de cette filière, il n’y a pas de programme officiel dans la section B/L, animée par un souci généraliste dans la tradition des concours de l’ENS-ULM.

Toutefois les sujets de l’écrit comme de l’oral du concours renvoient toujours à l’un des grands champs de la philosophie : métaphysique, épistémologie, esthétique, philosophie morale et politique. Par ailleurs certains sujets d’oral sont plus directement en lien avec le domaine des sciences économiques et sociales, bien qu’ils représentent une minorité.

Les épreuves.

A l’écrit une dissertation de 6 heures, sans document.

A l’oral, une interrogation à partir d’un sujet choisi par le candidat sur un ticket qui en contient deux. Préparation : 1 heure ; passage : 30 minutes (dont 20 minutes au maximum pour l’exposé du candidat et 10 minutes de questions).

L’esprit de la formation.

Compte tenu de ce qui a dit ci-dessus, cet esprit est généraliste, à condition d’ajouter aussitôt que « général » n’est pas synonyme de « vague ». En effet, on attend du candidat qu’il maîtrise une pensée conceptuelle digne de ce nom : analyse conceptuelle, problématisation, argumentation et travail de la raison. Il n’y a pas de différence significative entre l’exercice vivant de la pensée philosophique, telle qu’elle s’exprime en cours, le commentaire des textes philosophiques et les exercices des concours : tous les rapports du jury l’attestent suffisamment.

Afin de répondre à ces exigences, les élèves bénéficient d’un entraînement régulier au cours des deux années préparatoires, tant à l’écrit (5 dissertations par an) qu’à l’oral (3 interrogations annuelles en 1ère année et 2 en seconde), de sorte que nombre d’entre eux effectuent ainsi de sérieux progrès pour atteindre le niveau requis par le concours.

Les connaissances.

La réussite aux concours est subordonnée à une connaissance personnelle ou de première main des textes philosophiques, non certes de tous, mais de certaines d’entre eux, à partir d’une liste indicative proposée par les enseignants. Une formation sérieuse ne peut en aucun cas se contenter de résumés de seconde main ou d’informations grappillées sur Internet.

Par ailleurs, si la philosophie se nourrit de l’apport d’autres disciplines, scientifiques aussi bien que littéraires – et à cet égard les étudiants peuvent puiser largement dans les matières enseignées en classe préparatoire –, cet apport indispensable ne dispense nullement d’une reprise de ces connaissances sur un plan strictement philosophique, de sorte qu’on ne saurait rédiger une dissertation philosophique à partir de références empruntées uniquement à des œuvres de fiction. L’interdisciplinarité ne signifie pas le mélange des genres.

En résumé, la formation acquise en B/L contribue non seulement à la réussite aux concours -ce qui constitue son objectif premier-, mais aussi à l’exercice de la pensée et au développement de l’esprit.

Options

  • Géographie

« Et la géographie, c’est exact, m’a beaucoup servi. Je savais reconnaître, du premier coup d’œil, la Chine de l’Arizona. C’est très utile, si l’on est égaré pendant la nuit. », Antoine de Saint-Exupéry, Le petit prince, 1943

Objectifs

La Géographie est un discipline en option dans la filière BL. Les deux années de classe préparatoire permettent :

  • de faire découvrir la diversité de la discipline ;
  • de prendre conscience de la scientificité de la géographie en tant que science sociale des territoires ;
  • d’approfondir les connaissances, les notions et les méthodes.

Organisation

Les deux années sont très différentes dans leur organisation mais forme un continuum de formation.

La première année (Hypokhâgne) sert à acquérir les bases de la discipline (connaissances, notions) et à faire découvrir sa diversité thématique et méthodologiques. Le programme est libre mais contient des passages obligés. Le volume horaire hebdomadaire est de trois heures divisé en deux parties :

  • Une heure porte sur les passages obligés du programme tels que l’épistémologie de la discipline, un thème de géographie de la France (villes, littoraux, etc.) et un thème de géographie mondiale (énergie, risques, etc.) ;
  • Les deux autres heures préparent à l’épreuve d’admission (orale) du concours portant sur l’étude d’une carte topographique (à l’échelle 1/25 000ème sur la France métropolitaine et les départements-régions d’outre-mer) croisée avec d’autres types variés de documents (cartes thématiques, cartes anciennes, paysages, statistiques, etc.). C’est également le moment d’une réflexion sur les territoires et leurs évolutions.

La deuxième année (Khâgne) est déterminée par le concours de l’ENS Ulm passé à la fin de l’année. En effet, cette deuxième année est axée autour d’un programme renouvelé chaque année à raison d’un programme thématique à l’échelle mondiale auquel succède un programme thématique sur la France (voir ci-après).

De plus, l’épreuve préparée est essentiellement une dissertation (d’une durée de 6 heures) avec croquis. Le but est donc d’assimiler, et non de réciter, des connaissances et de les organiser au service d’une réflexion et d’une argumentation pertinente. Cette préparation s’appuie sur la maîtrise des notions impliquées dans le programme du concours. Quelques commentaires de cartes topographiques (épreuve d’admission du concours) sont également préparés, soit en relation avec le programme du concours (cas d’une année avec programme sur la France), soit pour approfondir ce type de travail.

Le volume horaire hebdomadaire est de trois heures.

Exemple de programme du concours de l’ENS :

– Aménagements des territoires en France (2012-13)

– Les mondes du froid (2013-14)

– L’eau en France (2014-15)

– Patrimoines et patrimonialisations dans le monde (2015-16)

– Pouvoirs et territoires en France (2016-17)